Miley Cyrus : "We Can't Stop" ou l'esthétique du désespoir

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Je me trouve un peu bête devant le dernier clip de Miley Cyrus. Avant tout parce que je suis dans l'incapacité de comprendre l'engouement autour de cette meuf : déjà trop vieux à l'époque pour m'intéresser au phénomène Hannah Montana, je n'ai aucun lien affectif avec cette fille que j'ai toujours trouvée particulièrement fade voire assez ingrate. Ses origines familiales n'aident pas à la faire grimper dans mon estime, le crooner pour pickups Billy Ray Cyrus étant, comme chacun sait, un douchebag notoire. Miley a toujours représenté pour moi l'Amérique white trash moche et dégueulasse, c'est pour ça que la vidéo de "We Can't Stop" ne m'émeut pas plus que ça, et que les vagues de réactions outrées, ou les louanges de ses fans pédés post-ados accros à la vulgarité, me paraissent assez surprenantes. Mais qui peut bien encore penser que le trash puisse être une singularité ou un moyen d'expression artistique, alors que nous sommes en 2013 et que désormais toutes les Nabilla de la terre ne pourront jamais plus être "provocantes" (ni même régressives, puisque tout le monde l'est), tout ayant déjà été montré, produit, digéré et vomi par la pop culture en matière de mauvais goût et de rébellion adolescente.

 

Les images de "We Can't Stop", un concentré de clins d'oeil à la sous-culture MTV (images tumblrisantes et saisissantes, poses lesbiennes à deux balles, twerks endiablés, tirage de langue toutes les dix secondes), tout y passe, mais la vraie question que l'on se pose au bout de cet enchaînement de trucs sans queue ni tête tirés d'un imaginaire malade : mais pourquoi c'est si laid ? Si Miley représentait l'inconscient de la jeunesse de 2013 (et, soyons sérieux, ça n'est heureusement pas le cas), elle foutrait salement les jetons. Selena Gomez a eu le bon goût, dans le film d'Harmony Korine, de quitter ses copines du Spring Break avant qu'il ne soit trop tard et que les ennuis commencent, fuyant le climax triste, sale, absurde et morbide de l'aventure. Miley, comme le dit sa chanson, ne peut plus s'arrêter.