Sia soon

sia soon

Mon fidèle ami la Langue de Pute Anonyme et moi-même étions tout colère et déception mardi soir, nos gobelets de bière hors de prix à la main, assis sur les marches rouges de l'Olympia. Le concert auquel nous allions assister, celui de la chanteuse australienne haute en couleur du nom de Sia, devait accueillir Ellie Goulding en première partie, la jeune Ellie dont nous kiffons à l'unanimité le premier album. Problème : en lieu et place de la petite anglaise, c'est un duo de folkeux parisiens qui la remplaça au pied levé. Pourquoi comment, qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça, nous demandions-nous, amers et au bord du suicide, le nez dans notre Heineken tiède.

 

Heureusement, la suite des évènements nous tira de notre maussade léthargie. On était quand même venus entendre les nouvelles chansons de Sia sur scène, histoire de voir si le nouveau virage dance pop de l'artiste tenait ses promesses en live. Malgré des problèmes de voix (il faut croire que les tournées incessantes des chanteurs post-crise du disque n'ont pas vraiment des effets bénéfiques sur la santé), Super Sia a une fois de plus livré un show à la hauteur de sa réputation.

 

L'étrange paradoxe Sia, c'est d'avoir été découverte avec un des morceaux les plus beaux et les plus chialants du monde, vous savez, celui qui conclut la saison finale de Six Feet Under. Sia y fit d'ailleurs référence, non sans ironie, durant la soirée "Si vous venez d'arriver, rassurez-vous, vous n'avez pas raté Breathe Me".
Donc le paradoxe de Sia, c'est d'avoir un répertoire rempli de chansons lentes et terriblement mélancoliques, alors que sur scène elle est d'une incontrôlable drôlerie. Sur son nouvel album à paraître, elle se lance enfin dans des titres plus rythmés et festifs, mais hélas, dans le public, les chansons plus up-tempo ne déchaînent pas le démon de la danse de l'auditoire. Au mieux quelques gens dodelinent timidement de la tête. Pourtant "Clap your hands" est taillé pour être un petit tube FM de l'été. Sur son nouvel album, Sia s'est enfin connectée avec la facette rigolote de sa personnalité, que ses fans lui connaissent déjà bien. Mais il faudra encore attendre un peu pour que son public pogotte librement sans se dire qu'ils ont passé l'âge. C'est dur d'être une chanteuse pour bobos.