Club Corbeille

Cycle essorage

cycle essorage

Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur les enfants...

 

 

Aaaargh, mes yeux, mes yeux !!

 

Comme me le faisait remarquer il y a quelques mois un ami blogueur, l'univers clinquant et parfois putassier de la pop music est arrivé à une fin de cycle, en ce qui concerne la "provoc". Déjà il va falloir m'aider car je n'ai jamais su si l'on écrivait "provocant" ou "provoquant" ou si le deux se disent. Bref.

 

Ce clip (assez hideux il faut bien le reconnaître) de Christina Aguilera arrive à point nommé pour étayer cette théorie. En matière de provocation, on a tout fait, tout essayé, repoussé toutes les limites, et les derniers à s'y être frotté, la vilaine Ke$ha et l'affreux Adam Lambert, n'ont pas vraiment brillé dans l'élégance ou la pertinence. En 2010, l'ultime transgression serait donc d'être une alcoolique aux cheveux sales ou un inverti mal maquillé mimant des fellations.

 

Il y a bien sûr des contre-exemples. A vrai dire, il n'y en a qu'un : Lady Gaga. La plus grosse vendeuse de disques du moment réussit à surprendre dans le registre surexploité du trash. Seulement voilà, la Gaga a un atout de taille pour abattre ce boulot compliqué d'icône pop, elle a un truc que ses consoeurs n'ont pas, et c'est le style. La passion pour l'imagerie, la mode, le signe, et comment en faire quelque chose de cohérent, qui fait sens.

Le style, ça ne s'apprend pas. C'est un truc qu'on a en soi, comme les doigts verts, les mains baladeuses ou le cerveau d'une poule. On l'a ou on l'a pas, et dans le cas de Christina, il y a de grosses lacunes dans ce domaine. C'est un peu n'importe quoi en fait. Rappelez-vous.

Christina Aguilera n'est pas Cristina Cordula : elle se cherche encore. Mais avec le clip de "Not myself tonight", il semblerait qu'elle ait jeté l'éponge, définitivement. Comme si elle savait qu'elle n'arriverait pas à égaler les autres grandes dames de petite vertu, elle a tout simplement décidé de ne pas avoir de style propre et de tout emprunter. On retrouve, recyclés dans ce patchwork douteux, "Did it again" et "La tortura" de Shakira, "Human nature" de Madonna, et toute la vidéographie de Lady Gaga. Et je dois sûrement en oublier. On vous fait un prix de gros, et avec ça on vous met une bande-son de bitch pop standard ("I'm kissing all the boys and the girls", oué oué, je suis chaude comme une gaufre belge, tout ça). Bref, on s'ennuie ferme, mais surtout, on ne voit rien de nouveau à part la litanie habituelle de l'émancipation du corps, et on finit par bander mou.

 

Si le cas d'Aguilera était isolé, on se dirait que ce n'est pas bien grave, que la pop de filles va vite retrouver son mojo. Et puis on tombe là dessus :

 

 

Et on se dit qu'il serait vraiment temps de nettoyer un peu les trottoirs de la pop. Dieu merci, on n'attrape pas encore de MST avec les yeux :(