"Tastemaker", ça se traduirait en français par "prescripteur de tendances". En gros, ce sont les quelques gens qui "savent", qui ont déjà écouté tous les disques, vu tous les films et lu tous les livres des 10 prochains mois, bien avant le petit peuple de gueux que nous sommes, qui devons attendre sagement la sortie commerciale de tel ou tel truc. Une "petite" bande de tastemakers anglais (bon, une petite bande de 165 personnes tout de même) qui travaillent dans les sphères de l'industrie du disque s'envoient des mails à chaque fin d'année pour créer la liste des 15 artistes qui compteront l'année prochaine. Les noms viennent de tomber.
Voici les groupes du BBC Sound of 2010, dans l'ordre alphabétique :
Daisy Dares You, Delphic, Devlin, The Drums, Everything Everything, Giggs, Gold Panda, Ellie Goulding, Hurts, Joy Orbison, Marina & The Diamonds, Owl City, Rox, Stornoway, Two Door Cinema Club.
Mais qui sont ces gens ? Certains noms ne vous disent rien du tout, je vous rassure, c'est pareil pour moi. Par contre, sur les 15, cinq artistes ont fait l'objet d'un ou de plusieurs articles sur ce blog. C'était la seconde d'auto-satisfaction branchouille.
Après avoir jeté une oreille attentive aux trucs dont j'ignorais l'existence il y a encore deux heures, une conclusion s'impose : si leurs prédictions sont vraies, 2010 sera un peu comme 2008 : on va bien s'ennuyer. A part Marina & The Diamonds, Ellie Goulding et Owl City à qui je promets un très bel avenir pop, et The Drums et Two Door Cinema Club, qui auront un bel avenir indé (ah ben on a les 5 dont je parlais en fait, quelle cohérence), le reste des découvertes de la liste va de "sympa" à "anecdotique" voire "punition sonore".
On pourrait n'en avoir rien à foutre de cette liste, sauf que. En jetant un oeil à celle de l'an passé, on s'aperçoit que nos amis tastemakers avaient prédit un avenir radieux à Little Boots, La Roux, Lady Gaga et Florence & The Machine, presque inconnues à l'époque. Et force est de constater qu'elles ont été les reines de 2009, en termes de notoriété, d'accueil critique et surtout de ventes. Il n'y a plus qu'à espérer que d'autres choses un peu plus excitantes pointent leur museau en 2010, sinon moi je retourne écouter mes compiles d'italo disco et de rock 90s et je ferme ce blog.
Pendant que j'y suis, et pour rester dans le thème de l'article, faisons un petit focus sur Owl City.
Il s'agit d'un petit gars de 23 ans qui fait sensation en ce moment aux Etats-Unis avec un album splendide, "Ocean eyes". Il fait de la musique electro-pop sensible et délicate, un peu comme la petite Lights dont je parlais il y a quelques mois. Son album plaira aux filles et aux garçons qui aiment pleurer devant des comédies romantiques indés trop mimi du style "Juno" ou "500 days of summer", ou qui trouvent que la musique de Little Boots manque encore un peu de romantisme. C'est de l'émo-pop-ouin-ouin, diront les gens qui aiment les étiquettes foireuses. Mais c'est surtout merveilleux, globalement.