Radio Blabla

Avant toute chose, je tenais à vous souhaiter une merveilleuse année 2010 ! Que ces douze prochains mois soient remplis de pouces en l'air et d'évènements heureux :)

 

Tout à l'heure j'écoutais

et je me disais que c'était pas mal, leurs nouvelles émissions thématiques, le fait que ça soit devenu très éditorial, qu'il y ait plus de nouveautés, que la playlist soit moins répétitive, etc. J'ai toujours beaucoup aimé cette radio. En fait dans la vie je n'écoute quasiment que deux radios : Le Mouv' et NRJ. Qui sont un peu deux stations diamétralement opposées sur tous les points. Et toujours dans ma voiture. Car c'est bien le seul endroit où on se fait encore chier à écouter la FM de nos jours. J'aime le côté rassurant et populaire d'NRJ, ses publicités pour Carrefour Market, les tubes de zouk, Lady Gaga et "L'assasymphonie" toutes les demi-heures. C'est le ronron du quotidien, un monde peuplé de stars généreuses qui te font gagner des forfaits de téléphonie mobile ou qui t'invitent à leur concert avec la personne de ton choix. Le seul soucis avec NRJ, c'est qu'il est impossible d'écouter plus de 30 minutes sans avoir l'impression de vivre dans un monde absurde où il n'existerait qu'une dizaine de disques qui tourneraient en boucle, comme dans la chambre de ta petite cousine.

 

Quand j'en ai marre d'NRJ donc, j'écoute Le Mouv'. J'aime bien ses animateurs qui font semblant d'être jeunes et d'aimer Dionysos, j'aime bien Emilie, une sorte de groupie marrante qui ne jure que par les Strokes et les biopics sur Ian Curtis. J'aime bien cet "esprit rock" un peu préfabriqué, ce côté "wouh, il se passe toujours quelque chose dans nos studios, là y'a les Naive New Beaters qui font un boeuf, c'est trop cool". Le Mouv', ça sent toujours un peu la vieille Converse fatiguée et c'est toujours bon enfant. Ca donne envie de se sortir une bière ou de danser bêtement sur un vieux Red Hot.

 

Mais depuis la rentrée de septembre, il y a eu un bouleversement assez énorme dans la programmation. Quand on se branche sur Le Mouv', désormais, ça cause tout le temps. De tout et de rien. Comme sur France Inter, mais avec un côté djeunz rajouté par dessus. On parle de films, on dresse des listes infinies de "bons plans concerts" dont tout le monde se fout, y'a des flash infos interminables avec des "dossiers" sur l'Europe, la taxe carbone, la francophonie, Facebook, la pop norvégienne ou les étudiants Erasmus. Le soir, des invités chiants viennent vendre leur disque, leur bouquin ou parler de sport, de "nouvelles technologies" ou de politique.

 

Niveau musique, comme on leur a beaucoup reproché d'être une radio pour petits blancs, maintenant on est gavé de rappeurs Télérama, style Abd Al Malik ou Oxmo Puccino, pour rester dans les quotas français. Y'a aussi du Jay-Z et même les Black Eyed Peas. On aurait pu penser que dans cet élan d'ouverture ils essaieraient de caser un peu plus de pop ou d'electro-pop, mais c'est pas vraiment le cas. Il y a une case super relou à midi présentée par un des mecs de Zebda, il y a une émission qui s'appelle "Mouv' generation" où ce bon vieil Olivier Cachin nous fait une leçon d'histoire du rock des origines à nos jours, et surtout, il y a une excellente émission indé présentée par une anglo-canadienne, Laura Leishman, où l'on peut entendre beaucoup de choses vraiment chouettes.

 

Le Mouv' a donc décidé, devant l'érosion de son audience, de prendre un virage risqué vers l'éditorial. Ca n'est pas une mauvaise chose, car ils se posent un peu en "alternative" (d'ailleurs c'est leur nouveau slogan) des robinets à tubes du style Virgin Radio, et au moins il y a un côté informatif intéressant. Mais le gros défaut de cette nouvelle mouture, c'est qu'on a souvent l'impression d'être à l'école, qu'on nous explique la vie. Le ton de la radio, c'est un peu "Alors aujourd'hui les enfants, on va vous parler des bourses d'études, puis on va évoquer le krautrock, puis nous irons faire un tour dans une association toulousaine qui ouvre des salles de répètes pour de jeunes groupes". Le Mouv', c'est un peu devenu Phosphore, avec un petit côté sympa de gauche. Mais du coup, l'esprit gogol de l'époque des libres antennes comme "Les filles du Mouv'", où des nanas fans de Tokio Hotel hurlaient au téléphone pour parler de leur correspondant allemand, tout ce côté adolescent et fun, a disparu au profit d'un contenu un peu trop sérieux et plus très rock, finalement. Ce qui me plaisait dans Le Mouv', c'était justement ce goût du folklore, des festivals avec son sac Eastpack sur le dos, les Kaiser Chiefs à fond la caisse, youpi. Maintenant, Le Mouv' c'est Dominique A et le sommet de Copenhague. Le Mouv' veut coller à notre époque, et du coup, c'est beaucoup moins drôle...