Depuis que le monde entier a découvert l'existence de la k-pop, certains y ont vu le futur proche de la pop music, d'autres ont rigolé cinq minutes, puis ont continué à vaquer à leurs occupations. Quelques années ont passé depuis l'explosion de la vague coréenne (qu'on situera entre 2011 et 2012, quelque part entre "I Am The Best" et le "Gangnam Style"), et on peut déjà tirer la conclusion suivante : la k-pop n'est peut être pas le futur de la pop, mais plus précisément une version hystérique, puissante, incontrôlable de l'industrie du divertissement. En gros, la k-pop, c'est ce qui se passe lorsque les maisons de disques, les agences d'artistes, les grandes marques, les chaines de télévision et les pouvoirs publics travaillent main dans la main et investissent des sommes colossales, inimaginables, dans la production musicale.
Les fans de pop coréenne ont l'habitude de voir des choses dingues dans les clips, de lire des histoires effarantes (de fans dangereux, d'agences peu scrupuleuses, de scandales et de burnouts), et du coup plus rien ne nous étonne vraiment. Mais ce que j'ai vu sur le plateau du M Countdown la semaine dernière a failli me faire tomber de ma chaise. Voilà l'histoire : la chaîne Mnet vient de lancer son nouveau projet, baptisé Produce 101. Il s'agit d'un survival show (une version coréenne de la Star Academy, donc plus hardcore, avec beaucoup plus de larmes et d'humiliation) qui verra 101 jeunes filles issues d'agences différentes se battre pour faire partie d'un girlband éphémère. Même si les 2 plus grosses maisons de disques coréennes (la SM et la YG) ont refusé d'envoyer leurs "trainees" au casse-pipe, l'émission fait déjà beaucoup parler d'elle. Le show durera toute une année, démarrera à la mi-janvier, et pour en lancer la promotion, Mnet a rassemblé les 101 participantes (en vérité elles ne sont "que" 98, trois d'entre elles ont déclaré forfait pour des raisons inconnues) sur son plateau pour une performance d'un titre inédit, "Pick Me".
Et là, imaginez un peu une centaine de nanas danser en synchro sur une chorégraphie hallucinante. Petit détail : les filles ont dû enregistrer leur performance dans un gymnase car la scène du M Countdown ne pouvait pas toutes les contenir. Le morceau est un MONSTRE de club banger comme je n'en avais jamais entendu auparavant (et pourtant dieu sait que c'est ma spécialité). Et la mise en scène du truc, je ne vais rien spoiler, c'est du génie. Les fans de j-pop et des AKB48 seront peut être un peu blasés, en mode "les girlbands avec 1500 membres, on connait déjà", mais les autres : vous n'êtes pas prêts. C'est juste de la folie pure, un fantasme né d'un cerveau malade. Quand la Corée du Sud lance l'attaque des clones, on a une envie irrépressible de rejoindre le côté obscur de la pop.