Vous avez remarqué, ces derniers mois, tous ces nouveaux groupes dance anglo-saxons super populaires mais dont personne ne reconnaîtrait les tronches dans la rue ? Disclosure, Clean Bandit, Duke Dumont, Gorgon City, MNEK, Kiesza, Storm Queen ou Route 94, autant de noms que l'on retrouve régulièrement dans les meilleures soirées et sur toutes les bonnes playlists du moment. On parle d'une scène, d'un son, celui du "revival house des 90s". Mais la plupart des journalistes et blogueurs qui s'avancent sur le sujet et qui découvrent aujourd'hui ce courant musical n'ont pas eu l'occasion d'aller en club à l'époque du "Vogue" de Madonna, de la radio Maxximum, des Reebok Pump, des premières Game Boy, des t-shirts Waikiki et des premiers charters pour Ibiza. Pour la bonne et simple raison qu'au milieu des années 90 ils avaient tout juste l'âge d'ingurgiter des pots de Bledina.
Du coup, cette fameuse house music d'avant la french touch, d'avant l'EDM, ça ressemblait à quoi ? Personne ne s'en souvient vraiment, à vrai dire. Les vétérans qui sortaient en boite ou allaient en rave à l'époque sont souvent sujets au blackout : ils prenaient beaucoup, beaucoup trop de drogues. Heureusement pour vous, j'ai mené mon enquête, fouillé dans de vieilles compiles et j'ai fait appel à mes lointains souvenirs pour vous concocter une playlist maousse de 76 titres, qui recouvre les débuts des débuts de ce qu'on appelle aujourd'hui l'eurodance (Technotronic, Black Box), les chanteuses pop qui se sont essayées au dancefloor (Madonna, Kylie, Alison Limerick), les perles oubliées (K-Klass, Lonnie Gordon), la "deep house" (la variante soul avec ses divas), les premiers tubes de l'ère industrielle des superclubs d'Ibiza (Ultra Naté, Mousse T), jusqu'aux sons plus récents du 2-step (ou UK garage), un genre 100% british sur lequel les producteurs dance actuels ont littéralement tout pompé. Il y a beaucoup de trucs qui ont mal vieilli, d'autres qui sont devenus des classiques (Robin S, Nightcrawlers), la sélection est très large, très pop (les puristes vont hurler), il y a des incohérences (des trucs qui sont sortis en 1989 par exemple), mais une chose est sûre : il y a DES TONNES DE SYNTHES et vous allez danser comme si demain n'existait pas.