La majorité d'entre nous ne connait de la j-pop que les kilomètres de guimauve fluo et kawaii, les girlbands de cinquantaines de gamines prépubères et interchangeables balançant un nouveau single chaque semaine, et une musique synthétique, criarde et atteinte de tachycardie. Ces dernières années pourtant, quelques artistes ont développé un style à la fois fidèle aux canons de la pop japonaise, et pourtant plus proche de notre grille de lecture de pauvres occidentaux pas trop habitués aux codes de cette pop culture nippone pas toujours évidente à appréhender.
Kyary Pamyu Pamyu, jeune fashonista de 21 ans devenue l'une des popstars numéro 1 au Japon, enchaîne les singles et les vidéos, évoluant dans un univers fun, enfantin, mais surtout monstrueux. Le style Kyary Pamyu Pamyu, c'est un peu comme si Tim Burton avait ingurgité de la barbapapa saupoudrée de crack. Son plus gros tube, "PonPonPon", possède un clip tellement riche en détails visuels scotchants qu'il aurait fait pleurer de découragement des centaines de milliers de graphistes à travers le monde.
Kyaru Pamyu Pamyu revient aujourd'hui avec un nouveau titre, "Yume No Hajima Ring Ring", qui ne ressemble pas tout à fait à ce qu'elle livre habituellement. En effet, le titre est beaucoup plus pop, plus accessible et mélancolique que les dingueries épuisantes de sa discographie. C'est que "Yume No Hajima Ring Ring", évoque le changement de vie des jeunes étudiants japonais à la fin de la saison des exams, avec le sentiment doux-amer de devoir tourner la page, grandir, quitter l'adolescence, les parents, les profs et les copains de classe pour aller affronter le monde adulte, plein de promesses, mais surtout plein de galères et de désillusions. De rien, je suis dispo si quelqu'un d'autre a besoin que je lui sape le moral, bisous.
La vidéo qui accompagne "Yume No Hajima Ring Ring" est d'ailleurs très poignante. Elle met en images ces différents passage de relais, avec à chaque fois un clin d'oeil à la carrière de la chanteuse, avec les costumes, les éléments visuels de ses anciens clips. Et puis, ce meilleur ami ours qui la suit partout, chagriné de la voir partir à la fin de la vidéo... Non seulement le titre est probablement l'un de ses meilleurs, mais ce clip très joli et très mélancolique n'arrange pas les choses.