J'en veux un peu à Lady Gaga, parce qu'à cause d'elle, je passe pour un con depuis des mois. J'avais été réellement enthousiasmé par l'album ARTPOP, et je pensais bêtement qu'il allait cartonner, mettre tout le monde d'accord et réconcilier les fans et les rageux, malgré ses quelques défauts et faiblesses et le chaos promotionnel qui l'avait accompagné. La suite des évènements on la connait : avec ARTPOP, on a rarement vu une artiste populaire se faire canarder aussi violemment par le public, la critique et les médias people, et essuyer une telle contre-performance dans les charts. Les premiers mois d'exploitation du disque, entre trahisons, limogeage de manager et dépression sur Twitter, ont été un légendaire fiasco.
Maintenant, imaginez si l'ère ARTPOP avait démarré sur cette vidéo de "G.U.Y.". Sur cette opulente dinguerie visuelle, truffée de symboles lourdingues, de guests et d'humour queer. Un mini-film tourné au sulfureux Hearst Castle avec la participation de Michael Jackson, Gandhi, Jésus et les Real Housewives de Beverly Hills. Avec des chorés tourbillonnantes calées sur une furieuse chanson électro écrite à la gloire des power bottoms, implorant "love me love me please retweet". Les choses se seraient sans doute déroulées bien différemment.
Avec ce clip fastueux, drôle et malin, qui place opportunément des extraits du titre éponyme, de "Venus" et de "Manicure", Lady Gaga ne croyait pas si bien dire en annonçant que la promo de l'album ARTPOP allait réellement débuter maintenant. On ne peut s'empêcher de voir dans cette débauche d'effets, d'énergie et d'intentions, comme une farouche envie de reprendre les choses en main. Peu importe si cette petite résurrection artistique portera ses fruits et aura des conséquences sur les ventes de ce disque maudit (à présent je n'ose plus émettre la moindre hypothèse) : Lady Gaga est de retour, pour le meilleur. Pour l'instant.