Il s'est passé presque 4 ans entre la sortie du premier album de Lorde, Pure Heroine, et "Green Light", ce nouveau single. Entre temps, la jeune adolescente néo-zélandaise est devenue un phénomène planétaire et sa musique dark electro minimaliste au songwriting écorché et autobiographique a influencé tout un pan du gratin de la pop (au hasard, The Weeknd, Troye Sivan, Alessia Cara, Halsey, The Chainsmokers, et globalement tout ce qui est sorti des studios de Max Martin depuis). A l'époque, Ella avait 16 ans et après son passage et le ras de marée de "Royals" sur les ondes, plus question d'écrire de nouvelles chansons crétines sur les joies de la biture express en discothèque. Lorde a fait sa révolution, puis a disparu des radars, revenant parfois au détour d'un selfie avec Taylor Swift ou d'un titre pour la BO de Hunger Games.
Aujourd'hui, Lorde a 20 ans. Son nouvel album sort en juin et son titre (Melodrama) évoque ces années où il a fallu quitter l'adolescence, assumer son statut de superstar, découvrir les joies de cette grande fête échevelée, pleine de dangers et chargée en émotions qu'on appelle le passage à l'âge adulte. Et voici le premier extrait de ce nouveau chapitre pop.
"Green Light" ressemble à du Foxes de l'époque Glorious (son premier album, un classique btw), avec ses claviers énervés et cette frénésie de mélodies qui partent dans tous les sens. Plus dancefloor et rentre-dedans que ses premiers hymnes renfrognés, le titre évoque ce moment, juste après une rupture, où l'on se retrouve au bord du grand plongeoir, mourant d'envie d'aller de l'avant, mais freiné par les regrets et l'amertume. Dieu merci, Lorde n'a pas hérité des affreux tics d'écriture de sa copine Taylor Snake, et elle évite le grand déballage de linge sale, lui préférant l'euphorie et l'excitation des beaux lendemains qui ne manqueront pas d'arriver, dans les bras d'un autre. "Green Light" est la bande-son idéale d'un printemps plein de promesses amoureuses, et un avant-goût aventureux d'un album qui risque une fois encore de redistribuer les cartes de la pop.