Lorsqu'on s'appelle Sia, qu'on a écrit certains des titres les plus populaires de popstars comme Beyoncé, Rihanna, Kylie Minogue, Britney Spears ou Céline Dion, bref, lorsqu'on est la songwriteuse la plus prolifique et la plus talentueuse du moment, et ce depuis un très long moment, il est difficile de revenir aux affaires en tant qu'artiste solo. Après avoir fourni des hit singles à la pelle, des power ballads et des refrains épiques pour dancefloors, qui sont aujourd'hui considérés comme des classiques de pop moderne, le tout dans un relatif anonymat, l'Australienne Sia Furler revient avec un nouvel album prévu pour cet été, elle qui avait mis sur pause sa propre carrière de chanteuse il y a bientôt 4 ans pour se consacrer pleinement à l'écriture.
"Chandelier", son nouveau titre, est déjà la meilleure chanson de 2014. On a toujours aimé Sia pour son habileté hors pair pour tirer sur la corde sensible, mais là, avec ce morceau, on tutoie les sommets du drama. Ni club banger, ni power ballad, "Chandelier" démarre comme du Rihanna sympa avec sa petite rythmique tropicale et ses histoires de party girls qui vont s'enjailler dans le club comme si demain n'existait pas (littéralement). Puis arrive un de ces refrains dont personne ne sort indemne : Sia hurle chaque note dans un crescendo émotionnel inouï : on a l'impression qu'elle va se péter la voix ou que sa tête va exploser. "Chandelier" est une chanson tragique qui nous parle d'alcool, de fêtes et de larmes, un titre plein d'assurance et de défiance, grisé par l'énergie du désespoir. Le trip est court (3mn30) mais on sort de là le coeur serré, l'estomac dans les chaussettes et les larmes aux yeux. C'est un peu comme si Sia avait réuni tous ses morceaux les plus épiques pour les concentrer et en décupler les effets sur l'auditeur. Sur le même thème que le déjà très poignant mais plus nonchalant "Habits" de Tove Lo, "Chandelier" est une putain de merveilleuse chanson pop, une très grosse claque. Now THAT's what I call a comeback single !
