Tess est une jeune réunionnaise de 22 ans, et vous connaissez probablement son single puisqu'il commence à tourner un peu partout. Elle vient de sortir son premier EP éponyme, elle est signée sur le même label que Lilly Wood And The Prick, ce qui signifie qu'en gros, il sera impossible d'y échapper cette année. Vous savez comment ça se passe avec les jeunes chanteuses françaises : chaque saison les majors lancent un artiste priorité, puis inondent les radios et les télés. Le grand public, quelques mois plus tard, se félicitera de cette chouette découverte qu'il pense avoir déniché grâce à son insatiable curiosité (alors qu'il a simplement feuilleté les Inrocks, tourné le bouton de l'autoradio ou lancé une playlist sur Spotify). L'année dernière, ce produit de saison s'appelait Jain. En 2017, place à Tess.
Loin de moi l'idée de me plaindre du matraquage à venir : Tess, on adore. D'abord parce qu'elle est vraiment choupi, mais surtout parce que sa musique est vachement bien. Sur son EP, les titres "Love Gun" (remixé tropical pour ne pas effrayer les auditeurs de Virgin Radio), "Endlessly" et "I Will Follow You" sont autant de petites ballades pop contemporaines qui auraient pu provenir des usines à tubes scandinaves. Certes, Tess ne révolutionne pas le ronron electro-pop du moment, mais on ne peut que saluer et encourager une petite française qui chasse sur les terres d'artistes comme MØ ou Astrid S.