Depuis que le DJ allemand Zedd remplit les stades et les festivals avec des hordes de kids déchaînés, les fans de la première heure tirent un peu la gueule. Ces grosses chieuses de puristes, toujours là pour ruiner le fun, se plaignent que le petit Anton s'acoquine avec Selena Gomez et fasse de la musique pour ambiancer les films pour ados (il le fait d'ailleurs très bien). Mais alors qu'il s'apprête à lancer en grandes pompes, le 19 mai, son deuxième album (True Colors), Zedd semble avoir voulu contenter tout le monde, à la fois les basic bitches en mini-short de Coachella, et les fans d'electro mal embouchés qui sentent la vieille chaussette. Et le titre censé rassembler tout ce petit monde s'appelle "Addicted To A Memory".
Le morceau démarre un peu comme "Clarity", tout en douceur, avec de jolis gratouillis de guitare folk et une voix féminine. En featuring : Bahari, un trio indie pop récemment signé sur Interscope, qu'on pourrait décrire comme une version champêtre et acoustique des soeurs Haim. Puis, comme on s'y attend, le titre finit par s'emballer dans un déluge de bouillon électronique. Sauf que d'habitude, la partie EDM se contente sagement de quelques breaks "radio friendly". Ici, le truc part en roue libre totale, jusqu'à un final ébouriffant où des synthés furax malmènent joyeusement l'auditeur, qui ressort un peu essoré mais heureux. Oui, Zedd a décidé de revenir à ses premières amours, les beats indomptés de "Slam The Door", l'énergie primitive du dancefloor, les montagnes russes émotionnelles. Son album semble promettre de belles surprises.